Le sambo est un art martial et un sport de combat créé en URSS dans les années 1930, mélangeant principalement le judo, l'aïkido, le karaté, la boxe et la lutte (samoz). Suivant le type de sambo pratiqué, l'usage des percussions pieds-poings peut être autorisé (combat sambo) en plus de son aspect lutte (sambo sportif), faisant du sambo une catégorie proche du combat libre.
Le sambo (du russe : самбо) provient d’une contraction de Samozachtchita bez oroujiya (Самозащита без оружия), qui signifie mot à mot autodéfense sans arme.
Cette technique de combat est le résultat d’un travail de collaboration entre Viktor Afanassievitch Spiridonov, vétéran de la guerre russo-japonaise de 1905, Vassily Sergueïevitch Ochtchepkov, militaire et pionnier du judo soviétique dans les années 1910, et Anatoly Arkadevitch Kharlampiev, ancien élève d’Ochtchepkov et auteur de livres très prolifiques sur le sambo.
Dès sa création, le sambo est repris par les militaires de l’époque. Son développement spécifique pour les militaires s’effectue sous la supervision de l’Armée rouge tout en conservant un développement parallèle en tant que discipline sportive ouverte au public.
Aujourd'hui, le sambo (sport de combat), est géré au niveau mondial par deux fédérations : la Fédération Mondiale Combat Sambo (FMCS) localisée à Moscou et la Fédération internationale amateur de sambo (FIAS)] {Cette présentation institutionnelle n'est plus avérée. Nous la signalons, faisant le choix de ne pas tronquer le texte original}. La première compétition de sambo sportif s’est déroulée en URSS, le 16 novembre 1938, à l'occasion d'un tournoi de lutte libre sur une proposition d’Anatoly Arkadievitch Kharlampiev. Le premier championnat d'URSS s’est tenu en 1939.
Les techniques de sambo sont très nombreuses (plus de 5 000 prises) et entrent dans trois grandes catégories : les projections, les contrôles articulaires et les immobilisations. Il est rare que les combats de six minutes qui se pratiquent en compétition arrivent à terme en raison de la limite de temps. Généralement, l'un des deux combattants parvient en effet à prendre l'avantage sur son adversaire. Le sambo se distingue particulièrement au niveau de ses projections très spectaculaires, dites à l’arrachée, et également au niveau de ses clefs de jambes.
Les combats se disputent sur un tapis de Sambo, sous le contrôle d'un arbitre, d'un juge et d'un chef de tapis. Les samboïstes sont vêtus d'une veste étroite, la Kurtka (en) (« veste » en russe), rouge ou bleue, fermée par une ceinture de couleur identique (la ceinture noire est aussi acceptée). Un short (bleu ou rouge assorti à la veste), appelé Trusi, et des chaussures de cuir souple appelées Sambofki, complètent l'équipement des combattants. Pour le cas du sambo de combat, les combattants sont équipés de gants « coupés ».
Le sambo se divise en trois formes de pratiques et possèdent toutes leurs particularités propres :
Parmi les pratiquants célèbres de sambo, il convient de nommer : Oleg Taktarov, Vladimir Poutine, Andrei Arlovski, Sergueï Kharitonov, Fedor Emelianenko et son frère Aleksander Emelianenko.
L'histoire des arts martiaux russes a été délibérément faussée par les purges staliniennes. Cette désinformation a été maintenue par les services secrets soviétiques, durant les deux grandes Guerres mondiales et pendant toute la période de la Guerre froide. Même chez les Soviétiques, beaucoup ont toujours cru jusqu'à tout récemment qu'Anatoly Arkadievitch Kharlampiev était le seul et unique fondateur du sambo et que ce système de combat reposait exclusivement sur les arts martiaux russes anciens. Cette désinformation était répandue chez les pratiquants de sambo, les grands champions et même chez les instructeurs les plus expérimentés. Des noms comme Viktor Afanassievitch Spiridonov et Vassily Sergueïevitch Ochtchepkov sont restés dans l'ombre jusqu'à tout récemment.
C'est depuis la sortie d'un livre sur le sambo écrit par Mikhaïl Nikolaïevitch Loukachev, livre qui fit scandale en URSS à sa sortie en 1982, que la vérité sur la création du sambo commença à être dévoilée. Le dévoilement se poursuivit en 1986 avec la parution d'un second volume sur l'histoire du sambo. Toute cette épopée s’amorça quand Loukachev débuta ses recherches et trouva ce dossier :
URSS. NKVD. Département de la région de Moscou. Dossier no 2641 à propos de l'accusation de Vassily Sergueïevitch Ochtchepkov selon la clause 58 de l'article 6 du Code criminel de Russie, Vol 1.
Le dossier était très peu documenté. En résumé, il ne relatait en fait que Vassily Sergueïevitch Ochtchepkov, instructeur de lutte libre, judo et d'autodéfense pour l'Armée rouge, avait été arrêté pour crime de trahison car il espionnait pour le compte des Japonais. Il avait été envoyé au goulag et exécuté sommairement d'une balle dans la tête. Toutes ces accusations étaient fausses.
Michail Loukachev pratiquait le sambo depuis bien des années. Il connaissait bien son art martial ainsi que son curriculum technique, mais moins son historique. Les livres écrits sur le sambo par son « présumé » fondateur, Anatoly Arkadievitch Kharlampiev, ne remontaient pas avant 1949. Loukachev avait cru comme tous qu'Anatoly Kharlampiev était le créateur du sambo et que ce n'était qu'une synthèse des différents styles de luttes slaves provinciales réalisée par Kharlampiev sur l'ordre de N.I. Podvoiski. C'est ce qu'Anatoly Kharlampiev clamait dans ses livres depuis des années. Mais il subsistait néanmoins quelques incohérences dans l'histoire de Kharlampiev.
C'est en lisant un article dans la revue Ogonyok, « L'histoire du sambo » par Rahtanov, que Loukachev commença à faire des recherches plus approfondies sur l'origine du sambo. Rahtanov ne parlait pas de Viktor Spiridonov dans son article. Pourtant, Spiridonov était vétéran de la Guerre russo-japonaise et avait commencé un travail sur l'autodéfense (le samoz) bien avant Anatoly Kharlampiev. De plus, Podvoiski était déjà un héros de la révolution en 1922 lorsqu'il aurait ordonné à Anatoly Kharlampiev de créer le sambo. Or, en 1922, ce dernier n'avait que 15 ans. L’histoire n’était donc pas crédible. De plus, Rahtanov faisait mention dans son article, d'une déclaration que Kharlampiev avait faite en 1938 au sujet du lien qui existait entre le judo, le jujutsu et la création du sambo, ce qui n'a jamais été mentionné par Kharlampiev dans aucun de ses livres par la suite. La question demeure ainsi sans réponse.
Mikhaïl Loukachev commença donc son travail de recherche au sujet de Viktor Spiridonov, sa biographie, son travail. Ce fut un travail ardu et compliqué : la majorité des gens impliqués avec Spiridonov étaient décédés, les archives le concernant au Club Dynamo avaient disparu. Il ne put trouver, pendant longtemps, que des histoires orales sur Spiridonov, recueillies d'amis, de collègues, de voisins. Il finit par tomber sur Fyodor Ivanovitch Jamkov qui était Maître de Sport en titre et qui avait travaillé pour Viktor Spiridonov au Club Dynamo. C'est à cette occasion qu'il entendit parler pour la toute première fois de Vassily Ochtchepkov. Jamkov avait été un des étudiants d'Ochtchepkov en 1920 à Vladivostok et il avait étudié le judo avec lui. C'est à partir de ce moment que Loukachev débuta ses recherches sur Ochtchepkov et toute l'histoire du sambo commença à être dévoilée.
Après la publication de son manuel sur le Sambo en 1982, Loukachev fut confronté à un tollé de la part des étudiants de Kharlampiev. Au lieu de déclencher une discussion ouverte au sujet de la véritable origine du sambo, telle que racontée par Loukachev et lui prouver son erreur, les étudiants de Kharlampiev écrivirent une lettre de dénonciation et l'expédièrent au Comité Central du Parti Communiste de l'Union Soviétique. Les accusations étaient plus ou moins ridicules. Au lieu d'être jetée à la poubelle, la lettre fut pourtant envoyée et enregistrée au Comité d'État des Sports d'URSS. Les autorités de ce comité organisèrent une discussion au sujet du livre et de son auteur. Le livre controversé était destiné aux jeunes lecteurs. Il contenait surtout des informations sur les arts martiaux avec un guide d'apprentissage personnel. Néanmoins, ce sont les anciens vétérans du sambo, ceux qui avaient contribué à son développement et à sa propagation à travers tout l'Union Soviétique, qui se sont le plus intéressés à la discussion. Ces vétérans du Sambo en connaissaient la véritable histoire et pour la première fois, ils pouvaient la raconter. Andreï Andreïevitch Boudzinsky, deux fois champion d'URSS et l'un des premiers étudiants de Kharlampiev, joua un rôle particulier dans cette histoire. Il forma un conseil de vétérans, et ils rassemblèrent des archives personnelles, des documents d'État, trouvèrent d'anciens compatriotes de l'époque, ils envoyèrent des lettres dans les musées, etc. C'est ainsi que de nouvelles informations furent dévoilées.
Le Samoz est un art martial typiquement Russe. Il fut créé par Viktor Afanassievitch Spiridonov pendant la Première Guerre mondiale. Vétéran de la Guerre russo-japonaise de 1905, Viktor Spiridonov se basa, pour l'élaboration de son système de combat, sur son expérience personnelle du combat dans les tranchées, où il fut estropié durant la guerre par un coup de baïonnette. Parce qu'il était malade et de petite stature, il composa un système de combat permettant de pouvoir faire face aux pires scénarios, dans les conditions les plus extrêmes et en situations de combat défavorables, en tenant compte des facteurs de stress, de peur et de désespoir (l’aspect psychologique à l’entraînement). Viktor Spiridonov était un expert de gymnastique militaire appliquée, sorte de mélange de conditionnement physique et de techniques de combat. Il est important de préciser qu'à cette époque, il n'existe pas de système de combat "officiel" enseigné systématiquement au personnel militaire. Il étudia également pendant quelques années, une version européenne du Jujutsu japonais. C'est sur les bases de la gymnastique militaire appliquée, des connaissances approfondies de la biomécanique du corps humain (déjà très avancées en URSS à cette époque), de la psychologie, du Jujutsu et de son expérience au combat dans des conditions extrêmes, que le Samoz fut élaboré.
Viktor A. Spiridonov fait référence à son système de combat en tant que « Sam » ou « Samoz », diminutif de Samozachtchita (« autodéfense » en russe), et parfois même de « Sambo », qui est un acronyme de Samozachtchita bez oroujia (« autodéfense sans armes »). Il faut toutefois noter que le Sambo eut par la suite une évolution différente de celle du Samoz avec l'arrivée d'un autre spécialiste du combat militaire, Vassily Sergueïevitch Ochtchepkov, qui est le véritable investigateur du Sambo. L'efficacité du Samoz est le critère principal de cet art martial. Le Samoz de V.A. Spiridonov est enseigné dans le plus grand secret au Club Dynamo, centre d'entraînement du KGB13 (anciennement NKVD), fondé par le Commandant K. Voroshilov, chargé du développement du combat militaire au corps à corps. Viktor Spiridonov a été le premier instructeur à y être engagé, spécifiquement pour former les troupes spéciales de Joseph Staline, les fameux « Sokoli Stalina » (les Faucons de Staline), ses gardes du corps personnel.
L'histoire de l'entraînement des troupes d'intervention spéciale, des commandos de choc, tels que les Spetsnaz, remonte à la Révolution d'octobre de 1917 en URSS. À la Révolution bolchevique, Joseph Staline créa un petit groupe autour de lui, appelé les Sokoli Stalina15, ou « Faucons de Staline ». Ce groupe était composé d'à peine une trentaine d'individus et constituait les troupes d'intervention de choc de Staline. Ils agissaient en tant que gardes du corps, exécutaient des missions de sabotage et d'assassinats, servaient de police secrète, etc. Il reçurent un entraînement spécial : ils furent formés au Samoz de Spiridonov sous l'œil attentif du NKVD et ce, dans le plus grand des secrets. Le point le plus important de cette formation résidait dans le fait qu'ils devaient réussir à développer des tactiques pour que leur actions passent inaperçues et n'aient pas l'air martiales. Le tout se devait d'être subtil et très expéditif. Les Sokoli Stalina restèrent en fonction jusqu'en 1953, à la mort de Staline. Le groupe fut transféré par la suite au KGB, GRU et autres services secrets. Le Samoz est souvent décrit comme une sorte d'Aikido russe, mais en fait, on le retrouve sous trois grands courants, dépendants de l'époque et des groupes où Viktor Spiridonov l'avait enseigné. La spécialisation de son enseignement variait selon les besoins particuliers des différents groupes militaires : armée régulière, police secrète (Sokoli Stalina, NKVD, KGB), commandos spéciaux (Spetsnaz, GRU), etc. Une partie de l'évolution du Samoz est longtemps restée dans l'ombre du KGB (anciennement le NKVD) et avait été classée "Top Secret", pour un groupe d'élite : les Sokoli Stalina. En 1953, à la mort de Staline, ce groupe fut dissous pour être reconverti quelques années plus tard sous une nouvelle unité des Forces Spéciales : les "Spetsnaz".
Les Forces Spéciales ont connu plusieurs noms comme les "Reydoviki", mais on les connait généralement sous l'appellation de Spetsnaz. Le nom Spetsnaz provient d'un acronyme formé de "Spetsialnoe Naznachenie" et qui signifie "Opération Spéciale". La majorité des Spetsnaz est contrôlée par un groupe nommé le GRU "Glavnoe Razvedyvatelnoe Upravlenie" qui se traduit par "La Direction Principale du Service d'Intelligence de l'Union Soviétique". La tâche des Spetsnaz est d'effectuer des opérations de reconnaissance spéciale (Spetsialnaya Razvedka) et se définit comme suit : reconnaissance pour subvertir la politique, l'économie, le potentiel militaire et moral d'un ennemi potentiel ou actuel. L'objectif principal de la reconnaissance spéciale est d'acquérir des informations sur les installations militaires majeures et au besoin de les détruire ou de les mettre hors service ; organiser des sabotages et de actes de subversion, mener une opération punitive contre des rebelles ; effectuer de la propagande ; former et entraîner un détachement d'insurgés, etc. La reconnaissance spéciale est conduite par les troupes pour couvrir les services de renseignements. On retrouve également parmi les affectations des Spetsnaz, les opérations contre-terroristes, les prises d'otages, la protection de dignitaires, et autres opérations demandant un doigté particulier.
L'évolution moderne du Samoz des Sokoli Stalina est devenue par la suite, au fil du temps, sous la tutelle du KGB, le "Combat Sambo Spetsnaz" mieux connu aujourd'hui et popularisé sous le nom de « Systema ». On retrouve donc le Samoz selon trois grands courants généraux, qui se subdivisent comme suit et qui sont expliqués à l'aide d'un comparatif japonais :
Viktor Afanassievitch Spiridonov est le premier de ces « experts » reconnus historiquement. Il est considéré comme le plus ancien promoteur soviétique de ce qui sera nommé par la suite le « Sambo ».
En 1905, il participe à la Guerre russo-japonaise et est envoyé en Mandchourie. C'est à cette période qu'il étudie une version européenne du Jujutsu japonais. V.A. Spiridonov était un expert de gymnastique militaire appliquée, sorte de mélange de conditionnement physique et de techniques de combat.
Il participe par la suite à la Première Guerre mondiale durant laquelle il est estropié par un coup de baïonnette. Il développe alors système de combat, le « Samoz », reposant sur son expérience personnelle du combat dans les tranchées.
Après la Révolution d'Octobre il se met au service du nouveau pouvoir,e Samoz est alors placé sous la protection de la sécurité d'état, par le NKVD. V.A. Spiridonov travaille activement à la formation du personnel mais aussi d'une équipe d'instructeurs.
L'efficacité est le critère principal du Samoz de V.A. Spiridonov, enseigné dans le plus grand secret au Dynamo pour les troupes spéciales de Joseph Staline, les Sokoli Stalina (« Faucons de Staline »), ses gardes du corps personnels.
V.A. Spiridonov travailla activement sur des règles de compétition d'autodéfense, une version sportive du Samoz. Il voyagea en Europe, en Mongolie, en Chine et en Inde pour étudier les traditions martiales et sports de combat. Au cours des années précédant la Seconde Guerre mondiale, il donna les cours de Samoz (en transition vers le Sambo) au Club Dynamo, qui était géré par l'Armée rouge. Dans l'enseignement pratique, V.A. Spiridonov a introduit les techniques d'actions, formes d'enchaînements libres privilégiant les combinaisons techniques, élaborées à partir des diverses formes d'autodéfense et de combats singuliers sportifs. Il décéda peu avant la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1944.
Le Sambo est un art martial typiquement russe, bien que sa création repose sur différents types de luttes slaves, l'apport du Judo et du Jujutsu ont eu une influence non négligeable sur la création de celui-ci. Par contre, il ne faut pas confondre "Sambo" et "Judo Russe", bien que l'un et l'autre se soient mutuellement influencés à des époques bien différentes. Aujourd'hui se sont deux arts martiaux à part entière mais qui comportent certaines similitudes, un peu comme le Jujutsu et le Judo ou comme le Kenpo et le Karaté. En fait, dire du Sambo que c'est du Judo russe est aussi incohérent que de dire de la Boxe que c'est comme du karaté américain. La différence qui sépare ces deux arts martiaux est aussi considérable. L'histoire de la création du Sambo est très complexe et controversé. Le Sambo a été créé par les services secrets de l'ex-URSS pour les besoins de l'Armée rouge et de ses commandos spéciaux, les Sokoli Stalina puis les "Spetsnaz". C'est en partie pour cette raison que les services secrets de l'ex-URSS (NKVD, MVD, KGB, GRU et autres…), ont conservés délibérément nébuleuse l'histoire de la création de cet art martial ainsi que son contenu mais également pour des raisons nationalistes dues à la révolution bolchevique. Le Sambo a été l'objet d'une volumineuse recherche clandestine, d'expérimentations et de propagande. C'est pour ces raisons que les soviets ont tenté de supprimer les tendances patriotiques et indépendantistes des arts martiaux slaves. Le Sambo était l'espoir soviétique d'unifier l'État sous un seul et même sport de combat national, au lieu des différentes formes de combats provinciales. Les arts martiaux traditionnels possèdent habituellement un seul fondateur historique. Le Sambo, sport et art martial de synthèse, revendique au moins trois experts russes fondateurs. Il apparaît d'emblée comme le résultat d'un travail collectif et cumulatif. Il faut souligner qu'aucun de ces trois hommes n'est jamais qualifié du titre de "Maître" au sens oriental du terme et que les informations découvertes à leur sujet sont rares et parfois contradictoires. Il n'existe pas de biographies complètes à proprement parler mais plutôt de courts résumés de qualités diverses figurant souvent dans les premières pages des manuels d'entraînement, parfois résumés dans la presse et largement déformés sur Internet. De manière générale, on peut affirmer que Viktor Afanassievitch Spiridonov est le premier à établir les bases du Samoz, ce qui deviendra le Sambo par la suite. Vassily Sergueïevitch Ochtchepkov est le véritable instigateur du Sambo. C'est lui qui effectua tout le travail de fond et qui poussa le travail initié par V.A. Spiridonov sur une lancée exponentielle. C'est Vassily Ochtchepkov qui est l'ingénieur du Sambo. Anatoly Arkadievitch Kharlampiev était l'élève de V.S. Ochtchepkov . C'est Anatoly Kharlampiev qui compila et organisa tout le travail de V.S. Ochtchepkov à la mort de ce dernier. C'est aussi lui qui s'attribua la paternité de la création du Sambo, s'appuyant sur l'apport des luttes slaves et reniant tout apport japonais à sa création. Il a agi ainsi soit par mégalomanie, s'attribuant ainsi toute la gloire de la création de cet art martial, soit par obligation, ayant reçu l'ordre spécifique de détruire toutes traces d'influences extérieures pour des raisons de nationalisme. La vérité sur cette partie d’histoire reste cependant nébuleuse.
La description et la philosophie du Sambo ont été rendues possibles grâce à la collaboration et au développement des connaissance du combat de Viktor Spiridonov, de Vassily Ochtchepkov et d'Anatoly Kharlampiev et a éventuellement résulté en classifiant trois niveaux de Sambo :
Le Boïevoe Sambo a été déclassifié en 1991 par le Gouvernement russe, afin de le rendre accessible au public dans une version sportive de combat libre. En 1994, Moscou accueil le 1er championnat de Russie de Boïevoe Sambo ouvert au public.
L'histoire débute à la fin de la Guerre russo-japonaise de 1905, avec Vassily Sergueïevitch Ochtchepkov (1892-1937). Après la défaite de la Russie, l'Île de Sakhaline était devenue un territoire Japonais. Vassily Ochtchepkov est né à la fin décembre 1892 dans le village d'Alexandrovsky, sur l'Île Sakhaline, dans un centre pénitentiaire pour femmes. Maria Ochtchepkova, sa mère, était une paysanne veuve. Dès ses premières années, l'enfant est marqué à vif : c'est un enfant de naissance illégitime et est fils d'une prisonnière. Il semble que le jeune Vassya Ochtchepkov est destiné à un destin tragique. Vassily Ochtchepkov perdit sa mère à l'âge de 11 ans, mais quelques années plus tard, son avenir devint plus prometteur lorsqu'il rencontra un homme noble et exceptionnel ; l'Archevêque Nicolai de l'Église Chrétienne Orthodoxe Russe. Sans avoir tous les fonds nécessaires, l'Archevêque Nicolai réussit à fonder quelques écoles au Japon. Dans l'une d'elle, le Séminaire spirituel de Kyoto, Vassily Ochtchepkov a pu faire son entrée en 1907 à l'âge de 14 ans grâce à un bienfaiteur inconnu, probablement l'Archevêque Nicolaï. Au Séminaire, Vassily Ochtchepkov reçu une très bonne éducation, lui permettant de renouer ainsi avec les anciennes traditions russes. Enfin la bonne fortune lui souriait ; orphelin, de naissance illégitime, fils d'une prisonnière, il avait la possibilité d'être initié à la prêtrise… mais Vassily avait d'autres intérêts. Parce que l'archevêque était un homme large d'esprit, il donnait la possibilité aux jeunes d'étudier au séminaire le Judo : sorte de lutte Japonaise crée 25 ans auparavant, par Jigoro Kano. Vassily y porta un intérêt très marqué. Élève habile et adroit, il étudia rapidement les techniques de cette forme de lutte japonaise. Son professeur qui l'appréciait bien, lui rendit une importante faveur. Une fois par année avait lieu les sélections des meilleurs élèves pour pouvoir aller étudier le Judo au fameux Kodokan (École de Jigoro Kano, fondateur du Judo). Son professeur, sous le plus grand secret, lui révéla le principe peu usuel pour la réussite de cette sélection.
Le jour fatidique arriva. Plusieurs jeunes étaient réunis, agenouillés sur les tatamis de pailles. Le créateur du Judo, Jigoro Kano, commença son discours devant l'assemblée. Le discours à tendance moralisateur fut vraiment très long et franchement ennuyant. Avec tout le respect qui devait être accordé à l'orateur, il était vraiment difficile pour de jeunes gens de rester en place et de ne pas se retourner et regarder ailleurs. Mais Vassily Ochtchepkov savait, les instructeurs du Kodokan les surveillaient de près à l'arrière. Chaque mouvement d'inattention, chaque manque de concentration étaient considérés comme un manque de respect envers le Grand Maître et son Judo. Vassily n'avait pas une grande expérience dans le maintien de la position agenouillée japonaise, le seiza. Il avait des crampes, la sensation que des aiguilles lui transperçaient les jambes. Il aurait bien voulu les étirer un peu ou simplement les bouger, mais il resta en seiza sans bouger. Il savait qu'il devait rester immobile et concentré sur les propos de Jigoro Kano pour être sélectionné. Quand finalement, une personne finie par venir le voir pour lui annoncer qu'il était admis au Kodokan, il ne put même pas se lever. Il roula simplement sur le côté pour pouvoir détendre ses jambes.
Dans les archives du Kodokan, on retrouve la trace de l'admission de Vassily Ochtchepkov en date du 29 octobre 1911. Vassily étudia le Judo à temps plein avec Jigoro Kano. Même les spécialistes japonais pensaient que l'entraînement au Judo japonais était au-delà des forces d'un européen. L'entraînement ne se fit pas sans heurts. En ce temps-là, le système était sans pitié et cruel. Il ne faut pas oublier que quelques années auparavant, la Guerre russo-japonaise était en cours. Aussi, Vassily était choisi intentionnellement comme souffre-douleur par ses partenaires japonais. Il n'était pas un partenaire d'entraînement pour eux mais bien un véritable ennemi. Pas assez expérimenté, Vassily Ochtchepkov était brutalement jeté sur le tatami, étranglé sans ménagement, il eut même le bras brisé. Malgré tout cela, comme le veut le respect, la courtoisie et la tradition du Judo, il remerciait ses partenaires pour cette leçon et les saluait humblement sans broncher, et ce, parfois même avec des côtes fracturées. Cet apprentissage à la dure lui sera très utile plus tard en URSS. Et bientôt, Vassily Ochtchepkov devint un adversaire redoutable, même pour les plus expérimentés. Vassily ne termina pas simplement le cours de l'institut, mais commença à réclamer le degré de maître, la ceinture noire. Six mois plus tard, le 15 juin 1913, il obtint de Jigoro Kano sa ceinture noire 1er Dan. À cette époque, il était très difficile d'obtenir des grades de la part des maîtres japonais, spécialement pour un étranger et encore plus pour un ancien ennemi d’origine russe. Vassily Ochtchepkov était le premier russe et un des quatre premiers Européens à obtenir un grade de ceinture noire de Judo. Grâce à son obstination et à sa persévérance, le jeune russe fut très honoré par de chauds éloges de la part du Grand Maître, Jigoro Kano, qui n'était pas habituellement très généreux dans ce genre de choses. Vassily Ochtchepkov garda longtemps les mots de Kano en mémoire : "L'ours russe a su suivre son propre chemin". Et quelque temps plus tard, il recevra son 2e Dan le 4 octobre 1917.
En 1914, à son premier retour en URSS à Vladivostok, il ouvrit une école comportant une cinquantaine de membres et y enseigna le Judo. Il fut le pionnier du Judo en Russie. En ce temps là, la lutte japonaise était nouvelle même pour les états de l'ouest. Après avoir acquis les connaissances de bases relatives au Judo, les membres participèrent à une première compétition internationale Russie-Japon. Le 4 juillet 1917, les élèves de Vassily Ochtchepkov ont affronté l'équipe du Collège Commerciale Otaru dirigé par Hidetoshi Tomabetsu. - Cet événement coïncidait à quelques mois près avec l'ouverture du premier club de Judo européen en 1918 : le Budokwai (en) de Londres, fondé par Gunji Koizumi (en). - Ainsi, la première compétition internationale de Judo n'a pas eu lieu à Paris, à Londres ou à New York, mais bien à Vladivostok en Russie. Parce qu'il connaissait le japonais et l'anglais en plus du russe, Vassily Ochtchepkov trouva du travail comme traducteur dans l'armée russe. Quelques rumeurs circulent d'ailleurs à ce sujet : Vassily Ochtchepkov était, à son insu, impliqué dans un plan à long terme des Services Secrets de l'Empire Russe. Ce plan consistait à construire un réseau d'agents capable d'intervenir dans le cas d'une crise politique de l'extrême-orient. Les capacités au combat de V.A. Ochtchepkov ainsi que sa maîtrise de la langue japonaise ont été utilisées par l'Armée Rouge lors de son inévitable implication dans le service. En 1917, il soutient la Grande Révolution d'octobre. Il est envoyé par les nouvelles autorités du pays au Japon et en Chine où il reste pour un certain temps.
Vladimir Ilitch Lénine créa en 1918 le "Vseobuch" (Vceobshchee Voennoye Obucheni) et se traduit par "Instruction Militaire Général" dans le but d’entraîner la grande Armée rouge, sous la direction de N. Podovoysky. Cette organisation pour la préparation militaire de la grande Armée Rouge, fut la première étape de développement du Sambo soviétique. Elle est le commencement d'une véritable militarisation du sport en Union Soviétique : des clubs sportifs sont créés dans les usines, les dépôts de chemin de fer et les mines du pays. Le Commandant K. Voroshilov sera chargé du développement du combat corps à corps militaire et fondera le centre d'entraînement du NKVD (futur KGB) : le Club Dynamo. V.A. Spiridonov a été le premier instructeur à y être engagé. Le rôle du Komsomol (Organisation des Activités de la Jeunesse) a aussi été très important. Cet organisme forma des cellules de jeunes au combat à mains nues dans des centres paramilitaires.
Depuis 1921, V.A. Ochtchepkov était commandeur dans l'Armée Rouge et y effectuait un travail quelque peu étrange. Il annonçait et vendait des filmes russe au Japon et en Chine. Cette occupation à la facette civile et commerciale n'était en fait qu'une couverture pour son travail au sein du Service de Renseignement. En ce temps-là, le Japon et la Chine étaient des ennemis de L'URSS et une bonne connaissance de ces pays ainsi que du langage local aida grandement Ochtchepkov à faire son travail aux renseignements. En tant que maître d'arts martiaux, il eut la possibilité d'étudier le Wushu en Chine. Quand il revint à Vladivostok, il fit ce qu'il aimait le plus : il enseigna les arts martiaux à une nouvelle génération d'étudiants. Mais bientôt, V.A. Ochtchepkov fut muté en 1925 à Novossibirsk où il est enrôlé dans l'Armée Rouge à titre de traducteur militaire et détaché au quartier général du district de Sibérie. Vassily Ochtchepkov était passé maître dans les difficiles langages d'orient, même les plus grands spécialistes le consultaient régulièrement pour lui demander conseil. Mais la lutte, le Judo et l'autodéfense restait la partie principale de sa vie. Il développa, enseigna et propagea sa science du combat, de la lutte et de l'autodéfense dans les milieux militaires. Il fit plusieurs démonstrations d'arts martiaux, notamment à la rencontre de la section d'Osoviahim (Rassemblement de tous les clubs militaires d'URSS pour la préparation des civils) au quartier général militaire du district de Sibérie. Vassily Ochtchepkov fit un rapport sur l'autodéfense et souligna comment le Judo était utilisé pour des besoins militaire. Immédiatement il démontra quelques techniques et le public fut très impressionné par son efficacité et par sa façon de désarmer ses assaillants. Il accepta de faire une autre démonstration d'autodéfense contre un groupe d'assaillants. Vassily Ochtchepkov devint vite très populaire parmi les officiers du quartier général et il fut invité à enseigner à la section du Dynamo de Novossibirsk. En 1929, Ochtchepkov est invité à Moscou pour diriger un "projet spécial de Judo" pour l'Armée Rouge, sous la supervision du directeur du Département d'Éducation Physique, le Général Boris Sergueïevitch Kalpus. Le Général Kalpus était chargé du développement d'une méthode d'autodéfense pour l'Armée Rouge. Après avoir entendu parler des activités d'Ochtchepkov à Novossibirsk, il comprit la valeur de cet homme et qu'il ne fallait pas faire l'erreur de ne pas l'inviter dans son groupe de recherche. En décembre de la même année, la section des sports de l'Armée Rouge de Moscou ouvrit un cours de deux mois. Le programme d'étude se divisait en trois sections :
Ce programme s'adressait à ceux (militaires) qui désirait améliorer leurs habilitées au combat par la création d'un groupe sportif spécial, lequel serait préparé pour la compétition. L'instructeur était évidemment, le camarade Vassily Ochtchepkov . À chaque fois que Vassily Ochtchepkov débutait son travail pour effectuer une démonstration de son art, il le faisait à sa manière. "L'ourse russe a su suivre son propre chemin" disait de lui Jigoro Kano, et son apprentissage à la dure au Kodokan lui servit bien. Il entra donc sur la scène centrale du lieu d'entraînement de l'Armée Rouge lors d'un événement sportif spécial. Les spectateurs regardèrent avec grands intérêts cet homme grand et robuste habillé en partie de manière militaire. Après un court moment, tous comprirent qu'il était « LE » grand maître. Il fut attaqué par plusieurs « ennemis » à mains nues, armés de vrais armes : sabres, mitraillettes, couteaux, revolvers. Ils ne jouaient pas, les baïonnettes, les couteaux, les sabres étaient bien aiguisés, même les armes étaient chargées. Les balles avaient cependant été retirées des cartouches. Les attaques étaient bien réelles. Les spectateurs placés derrière Ochtchepkov étaient capable de dire s'il avait bien réussi à désarmer l'agresseur avant qu'il n'ait eu le temps de tirer. On pouvait très bien voir le feu sortir du canon des armes et savoir si Ochtchepkov avait eu le temps d'éviter une balle potentiel. La démonstration était vraie, il désarma les assaillants armés de lames, les mitraillettes et les revolvers se retrouvaient dans ses mains avant que « l'ennemi » n'ait pu tirer ou ils criaient de douleur à cause de l'application de techniques articulaires douloureuses de la part d'Ochtchepkov. Il y eut plusieurs photos de prises relatant sa performance. Il va sans dire, qu'après cette démonstration, Vassily Sergueïevitch Ochtchepkov se retrouva chargé des cours de préparation militaire au combat corps à corps. Il prit part à la création d'un manuel où il est possible de voir des photos et des descriptions de la méthode d'Ochtchepkov. Vassily Ochtchepkov n'était pas seulement un théoricien, il participa à de nombreuses compétitions de combats corps à corps et remporta la première place.
Lors de son séjour au Japon, Vassily Ochtchepkov avait observé une dilution des techniques du Tenjin Shinyo Ryu (en) Jujutsu et du Kito Ryu (en) Jujutsu de la part de Jigoro Kano dans la création de son Judo au Kodokan. Ochtchepkov comprenait que le but de Kano était de créer une méthode éducative et de la rendre accessible à tous. C'est pourquoi Kano avait agi ainsi. Mais Ochtchepkov, lui, avait pour mission de créer un système de combat efficace. C'est ainsi, dans le but d'évaluer et d'intégrer ces techniques de combat délaissées par le Judo de Jigoro Kano, que Vassily Ochtchepkov fut mis en contact avec un expert de Jujutsu et de lutte gréco-romaine, Viktor Afanassievitch Spiridonov. Ce dernier était également un vétéran et un officier de la Première Guerre mondiale en plus d'être un des premiers instructeurs de lutte et d'autodéfense du Dynamo. Cette collaboration de Vassily Ochtchepkov et de Viktor Spiridonov, assuré par le gouvernement russe, avait pour but de créer un nouveau style de combat "corps à corps" adapté pour les besoins de l'Armée Rouge. Ce développement devait se faire sur deux facettes. La première, créer un système mettant l'emphase sur des applications pratiques. La deuxième, créer un sport pour la population civile pouvant être aisément convertit en technique de combat réelle pour les militaires avec quelques ajouts mineurs. La vision d'Ochtchepkov était claire, plus son "nouveau Judo" serait développer et promu comme un sport à l'échelle nationale, plus il serait facile de créer avec un répertoire technique adéquat, un art martial, pouvant dans un instant, être transformé pour les besoins militaires. C'est ce qui donnera plus tard les deux tendances du Sambo, soit le "Sambo Militaire", "Combat Sambo" ou "Boïevoe Sambo" et le "Sambo Sportif" ou "Borba Sambo". Tout ceci se déroula à une période dangereuse pour l'Union Soviétique, à cause de la menace d'invasion extérieure que posaient l'Allemagne Nazi et la Finlande. Les Russes étaient plutôt paranoïaques envers leurs voisins incluant les États Baltiques et la Roumanie. Ainsi donc, en 1932, on comptait déjà plus de 165 000 Judoka en URSS, alors qu'en France on en compterait que 7 500 en 1950. Pour Vassily Ochtchepkov , l'usage des coups de pieds avait une place importante dans le combat corps à corps. Son principe était simple : frapper-projeter-frapper. Il avait également compris que pour pouvoir obtenir une bonne expérience pour donner des coups de pieds et se défendre contre ceux-ci, l'apprentissage devait s'effectuer que par du combat libre. Mais l'apprentissage au combat libre avec l'utilisation de méthodes dangereuses était impossible. Il créa donc une sorte d'armure, un peu comme le Bōgu de Kendo ou de Nihon Kenpo, ainsi que des gants et des protèges pieds rembourrés, comme ceux utilisés en Kick boxing.
Vassily Ochtchepkov était un maître de Judo et il en connaissait tous les bons côtés. Mais contrairement à plusieurs autres Judoka, il était aussi capable d'en reconnaître les mauvais côtés. Il n'était pas le genre d'étudiant timide qui suivait aveuglément les maîtres japonais, copiant leurs moindres mouvements sans jamais avoir même l'idée de remettre en question les concepts du Judo établis par Jigoro Kano. Il ne se limita donc pas qu'aux choses provenant exclusivement du Japon. Il essaya de créer un système nouveau et efficient de lutte et d'autodéfense, un système plus efficace que tous les autres. Le développement de ce système de combat s'effectua de manière totalement indépendante, sans contact avec les autres écoles de Judo. Il n'était limité en rien, il était absolument libre dans l'évolution de son travail. Son approche était scientifique, il révisait et modifiait les principes désuets. Ses évaluations pratiques se basaient sur des connaissances modernes. Vassily Ochtchepkov repensa tout le Judo du Kodokan pour les besoins de la réalité Russe, un peu comme Mikinosuke Kawaishi (pionnier du Judo Français) le fera en France quelque temps plus tard. Vassily Ochtchepkov apporta de nouvelles méthodes d'entraînement, des stratégies de combats différentes, se basant sur d'autres systèmes de luttes : Russe (Slave), Européenne, Américaine. Il intégra un exercice physique appelé "mouvement libre" du système Muller, Buk et Suren, originaire de la Suède. Cet exercice très important dans le Samoz, au Sambo et au Systema est souvent confondu avec le randori Japonais. Il a aussi introduit qu'un suivit médical serré, sur la santé des lutteurs, soit régulièrement effectué. Bien que cela semble étrange, Vassily Ochtchepkov disait que même les japonais n’avaient pas une bonne méthode pour enseigner le Judo. Chaque professeur n'enseignait que sur les bases de sa propre expérience et sur ses habiletés personnelles. Les professeurs japonais niaient la nécessité d'avoir recours à des exercices spécifiques et les ignoraient. Avec l'aide de Viktor Spiridonov, il apportera une approche bien différente de l'approche japonaise à ce nouveau système et sera l'ingénieur d'un système de combat non orthodoxe. V.A. Spiridonov avait été un investigateur pour le Dynamo (NKVD) sur différents systèmes de combat. Il avait voyagé en Mongolie, en Chine et en Inde pour observer les différents styles locaux d'arts martiaux. Alors que chez les japonais on perfectionnait le concept d'arts martiaux, où le raffinement techniques peut mener au développement personnel et à l'illumination spirituelle, les Russes eux perfectionnaient le concept de combat de survie. Ils ne s'entraînaient pas pour parfaire leurs techniques mais bien pour devenir compétents avec leurs techniques dans toutes les situations possibles. Cette attitude fut cruciale pour l'évolution et à la création de ce qui allait devenir le Sambo. Par exemple, une technique exécutée debout était examinée pour voir si elle pouvait s'exécuter au sol et vice versa, si une technique de balayage était exécutée avec un pied pouvait-elle avoir une variation exécutée avec un genou ou une main, dans quelles situation ces variations s'appliquent-elles, etc. V.A. Ochtchepkov reprit les traditions vestimentaires et techniques des styles traditionnels d’URSS, et dota ses lutteurs d'une solide veste très près du corps, dans laquelle passait une ceinture qui la maintenait fermement contre le corps. C'est lui qui a abandonné le Keikogi traditionnel de Judo au profit de vestes spéciales de Sambo (Kurtka (en)), de shorts sportifs (Trusi) et qui a introduit l'usage des chaussures de Sambo en cuir à semelle souple (Sambofki). Il changea le tatami traditionnel comme recouvrement de plancher pour un tapis de lutte plus souple. Ces changements permirent des projections plus sécuritaires, ce qui réduisit les blessures. Cela permit aussi de développer plus profondément les techniques de combat au sol. - Les Japonais diront eux-mêmes plus tard que les techniques au sol du Sambo sont plus développées que celles du Judo, et qu'étudier le Sambo rendrait leur méthode de combat (le Judo) plus riche. C'est d'ailleurs au Japon que sera créé la première fédération de Sambo hors URSS. - Le système d'entraînement innovateur créé par Vassily Ochtchepkov fut adopté par Viktor Spiridonov pour les besoins de la création d'un art martial mortel, dédié au sabotage. Vassily Ochtchepkov a toujours ouvertement admis l'influence du Judo dans ce nouveau système, ce qui déplaisait aux autorités qui auraient voulu un système de combat aux origines uniquement russes. À cause de son attitude controversée, Ochtchepkov était considéré comme un personnage politiquement dangereux.
À cette équipe de développement s'était rajouté Anatoly Kharlampiev et Ivan Vassilievitch Vassiliev, qui avait également voyagé autour du globe pour y étudier les différents styles d'arts martiaux. Anatoly Kharlampiev, alors âgé d'environ 20 ans, fut le premier étudiant à qui Vassily Ochtchepkov enseigna son nouveau système de combat. Avec ce groupe de spécialistes de luttes d'URSS, Vassily Ochtchepkov complète la "Lutte libre" qui préfigure au Sambo sportif actuel. Vassily Ochtchepkov diffuse largement le nouveau style, qui se popularise dans les instituts sportifs des grandes villes telles que Moscou et Leningrad. Après une dizaine années de recherche, de développement, d'essais, le Sambo prit officiellement vie le 16 novembre 1938. Depuis 1930, le Gouvernement soviétique était devenu plutôt réticent face aux influences extérieures du pays et désirait que toutes les « grandes réalisations » du pays n'aient qu'une origine russe ou soviet, incluant les arts martiaux. Il n'y avait donc aucune place pour un Sambo avec des techniques attribuées à des maîtres japonais. Pour ces raisons plutôt obscures, Vassily Ochtchepkov ne survivra pas aux purges Stalinienne et disparaîtra en 1937 et ne verra jamais l'aboutissement de son travail. En 1937, le pays entier était sous la pression d'arrestations nocturnes arbitraires de la part des services secrets du NKVD et de sa police secrète. Le slogan de l'époque était : « Mieux vaut arrêter dix innocents plutôt que de laisser un espion s'échapper ». C'était ce qui constituait la base de la sécurité interne de cette année-là. Le critère pour soupçonner une activité criminelle était en fait très simple : toute personne pouvait être arrêtée si elle voyageait ou si elle avait des relations ou des amis dans un pays autre que l'URSS. Parce qu'Ochtchepkov n'avait jamais voulu renier ses racines martiales relatives au Judo, ni l'emploi et l'utilisation du mot Judo ainsi que ses relations avec ses maître japonais, un décret de conspiration fut déposé contre lui le 29 septembre 1937. Bien qu'il eût été mandaté par le passé, pour servir d'agent pour les services de renseignements et pour entretenir des relations avec le Japon et la Chine, c'est paradoxalement pour ces mêmes raisons qu'il fût mis aux arrêts dans la nuit du 1er octobre 1937. Il fut arrêté par la police secrète et faussement accusé d'être un espion à la solde des Japonais. Dix jours plus tard, il fut victime d’une exécution sommaire lors de son incarcération dans un Goulag de Sibérie, d'une balle dans la tête tirée à bout portant. C'est dans ces circonstances obscures que Vassily Sergueïevitch Ochtchepkov décéda à l'âge de 44 ans. Anatoly Kharlampiev se distança lui-même de son allégeance envers son ancien professeur. Anatoly Kharlampiev s'autoproclama l'unique créateur et inventeur de ce système de combat basé uniquement sur les anciennes formes de luttes slaves. C'est dans le but de se rattacher à un système typiquement d'origine russe, propagande oblige, et de supprimer toutes traces d'influences extérieures que ce système de combat prit officiellement le nom de Sambo le 16 novembre 1938.
Anatoly Arkadievitch Kharlampiev (1907-1979) est né dans la famille d'un pionnier de la boxe russe. Dès 16 ans, déjà instructeur de culture physique, il commence à étudier les diverses formes de luttes nationales et internationales. De nombreuses années d'assimilation des techniques d'autodéfenses, une pratique personnelle de ces diverses techniques dans des heurts occasionnels le persuadent de la nécessité d'influer sur un système de combat moderne. Après la Seconde Guerre mondiale, à laquelle il a participé, il travaille pendant de longues années au Club Dynamo de Moscou, où il organise un large réseau d'enseignement des techniques d'autodéfenses pour les troupes des Affaires Intérieures et il met au point la progression technique de sections sportives importantes. Il enrichit les recherches de Spiridonov et d'Ochtchepkov et réalise la synthèse de leurs travaux. Anatoly Kharlampiev est souvent référé comme étant le père du Sambo, mais en fait, c'est Viktor Spiridonov qui associa le premier cette appellation à ce nouveau système de combat, tout d'abord sous le nom de : Sam, puis de Samoz, de Samba et finalement de Sambo. Viktor Spiridonov est également le père fondateur d'un système de combat parallèle qu'il développa. Ce système est plus doux, c'est une sorte d'« Aikido Russe » qu'il nomma Samoz. L'idée derrière le Samoz de Spiridonov était de pouvoir être utilisé par une personne plus petite, plus faible voire un soldat blessé. À la différence du Sambo, le Samoz est un système avec armes. Une version plus raffinée du Samoz est employé aujourd'hui pour les besoins des commandos Russes, les Spetsnaz. Il est intégré au Sambo militaire comme étant une sous spécialisation de ce dernier. Parmi les grands spécialistes actuels de ce type de système, nous pouvons nommer le Colonel Mikhail Ryabko et le Capitaine Vladimir Vassiliev des Forces Spéciales Russe (Spetsnaz). Vladimir Vassiliev enseigne sa propre interprétation du Samoz de Spiridonov et a nomme son style le Systema ou tout simplement "Russian Martial Arts[réf. nécessaire]".
En 1938 a lieu la première rencontre des professeurs et enseignants de Sambo de toute l'Union Soviétique. Le 16 novembre de la même année, le Comité du Sport et de la Culture physique officialise par un rapport l'existence du Sambo, synthèse des diverses formes de luttes populaires. À cette époque, le Sambo se diffuse dans les grandes villes comme Moscou, Leningrad, Kharkov, Bakou et Saratov. Un an plus tard se tient le premier championnat national réunissant 56 athlètes à Leningrad. Parmi les huit vainqueurs retenus se trouve E.M. Chumakov, figure marquante du Sambo à cette époque. La Seconde Guerre mondiale éclate. Des détachements spéciaux de sportifs sont créés en URSS. Les Samboïstes présents dans les rangs de l'Armée Rouge assurent la préparation des éclaireurs et de l'infanterie. L'Institut Lesgaft envoie 316 étudiants entraînés au combat sans armes (Sambo) derrière les lignes allemandes pour effectuer des missions de sabotage. Ce sont les Spetsnaz (le SMERSH27 est un exemple de ces unités d'intervention spéciales). Le succès est tel que l'Institut est décoré en 1944 de l'Ordre du Drapeau rouge. Devant l'importance prise par la guerre de guérilla en attendant que l'Armée rouge, d'abord en déroute, se reconstitue, on forme au Sambo dans l'urgence, 31 000 instructeurs au combat corps à corps dans les bases arrières du Kazakhstan entre 1941 et 1942.
La Deuxième Guerre achevée, de nombreux Samboïstes sont envoyés dans les autres pays de l'Est pour diffuser le Sambo. C'est en Bulgarie que se constituera la plus brillante école. La tension internationale s'accentuant par le fait du rideau de fer et de la Guerre froide, les informations sur le Sambo des années 1950 sont très rares car restreintes par les Services Secrets. À partir de 1947 en URSS, les compétitions de Sambo ont régulièrement lieu en individuel, et par équipes en 1949. Les autorités soviétiques sont alors partagées entre le désir de développer le Sambo sur le plan mondial et l'impératif de discrétion absolue concernant le Sambo d'autodéfense et militaire. Ce paradoxe explique les hésitations et la diffusion très faible du Sambo dans le monde occidental. Peu après les années 1950, débute une période d’influence du Sambo au niveau mondiale. Les Samboïstes ont emprunté quelques aspects des méthodes d'entraînement des Judoka, comme la répétition technique (Uchi Komi) et le combat souple libre (Randori). Dès le début des années 1960, les Japonais sont parmi les premiers à créer une Fédération de Sambo dans leur pays, qui organise des championnats nationaux et participe aux rencontres internationales.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Anatoly Arkadievitch Kharlampiev se retrouve comme étant l'unique « chef de file » du Sambo russe. Après s'être autoproclamé, seul créateur et inventeur du Sambo, par souci de survie, même si une partie non négligeable du mérite de la création du Sambo lui revient, il ne révéla jamais la vérité sur Vassily Ochtchepkov. Malgré tout son mérite, la dignité humaine de Kharlampiev n'était pas aussi élevée que sa qualité de professionnel. Il se démarqua par son manque de conscience et d'humilité, même après que le nom de Vassily Ochtchepkov fut blanchit, Kharlampiev ne révéla jamais les véritables origines du Sambo. Il ne donna jamais la reconnaissance due à son professeur, Vassily Ochtchepkov . Au contraire, il contribua au développement de son propre mythe en disant et en écrivant qu'il avait reçu l'ordre explicite de créer le Sambo par N.I. Podvoiski, un héros de la révolution en 1922. Mais en 1922, Anatoly Arkadievitch Kharlampiev n'avait que 15 ans. C'est un bien un jeune âge pour porter une telle responsabilité. Et comment expliquer toutes les similarités existantes entre le Judo et Sambo alors que Kharlampiev nie catégoriquement l'implication du Judo dans la création du Sambo.
Malgré ses petits travers mégalomanes, Anatoly Kharlampiev fit un excellent travail de synthèse en compilant et en organisant le travail de Viktor Spiridonov et de Vassily Ochtchepkov pour parfaire le Sambo. Il fut un auteur de livres très prolifique, c'est d'ailleurs à lui que l'on doit les premiers ouvrages sur le Sambo. Il a écrit des ouvrages sur le Sambo sportif (Borba Sambo) ainsi que sur le Sambo militaire (Combat Sambo Spetsnaz ou Systema). Ainsi donc, aujourd'hui on classifie le Sambo en trois catégories (à ne pas confondre avec les trois niveaux d’enseignement du Sambo cités plus haut) :
Le Systema (ou Système) est aussi connu sous l'appellation de « Combat Sambo Spetsnaz ». Cet art martial russe est la forme évolutive du Samoz de Spiridonov. Le Systema entre dans la catégorie du Sambo militaire. L'évolution du Samoz de Spiridonov et du Sambo d'Ochtchepkov a été maintenu en parallèle par le NKVD qui lui-même est devenu le KGB. C'est hors du sentier officiel de l'évolution du Sambo Militaire et Sportif que le Systema fut créé, même si ce dernier se repose sur des bases similaires au Sambo. Le design du Systema a été conçu pour être hautement adaptable et pratique. On y utilise des exercices de respiration, des "drills" et des exercices de "sparring" en remplacement des kata traditionnels. Parce qu'il est de nature ouverte et évolutive, le Systema est très efficient dans plusieurs situations et contre plusieurs style de combats. C'est d'ailleurs pourquoi les unités spéciales, les spetsnaz, sont entraînées au Systema. Il existe deux courants majeurs de Systema ; l'un plus « souple », l'autre plus « dur ».
Outre le Judo (Kodokan) et le Jujutsu (Tenjin Shinyo Ryu et Kito Ryu Jujutsu), le Sambo tire ses racines des différentes luttes «slaves» de l'ex-URSS dont voici les 5 principales (notez qu'aucun de ces peuples n'est slave) :
Il y a aussi d'autres types de luttes Slaves qui sont moins connus et qui sont :
Ce type de lutte est considéré par les russes même, comme étant le plus non-orthodoxe de tous les styles de luttes Slaves. Le combat débute avec les deux adversaires face à face et ils doivent s'affronter pour pouvoir prendre leurs saisies. La tenue de combat est composée d'un short et d'une veste ample sans manches. Des trous sont faits dans la veste, comme le Kurtka de Sambo, de manière à pouvoir passer une ceinture similaire à celle qu'utilisent les Judoka. Par ce qu'il n'y a pas de manche, le type saisi est plus limité. Les saisie au corps et à la ceinture son omniprésente en Chidaoba. Parmi le répertoire technique typique, on retrouve des techniques comme : Khabarelli, O-Uchi-Gari, Harai-Goshi, Uchi-Mata, Koshi-Guruma, Harai-Makikomi, Uchi-Makikomi, évidemment avec une saveur « à la russe ».
Très similaire au Kurash, le Kures se distingue de ce dernier par ses techniques de jambes, de crochetage, de fauchage, d'accrochage, etc. Le combat débute comme en Kurash avec une saisie à la ceinture mais contrairement au Kurash, le Kures autorise la saisie des jambes ce qui favorise les positions accroupies. La saisie maintenue en tout temps à la ceinture provient de leur héritage équestre. Il est possible de changer la saisie en la remplaçant par celle de l'autre main. Les combattants utilisent le vêtement national qui est similaire au Judogi mais avec une veste légèrement plus longue. Les combattants Kazakhs sont spécialement renommés pour leur sens de l'équilibre phénoménal, leur endurance et leur esprit combatif, à tel point qu'il était considéré comme un signe de malchance d'en affronter un dans les combats préliminaires d'un tournoi de lutte. La signature technique distinctive du Kures sont les différentes formes de Kata Guruma.
Le Gulesch se pratique avec un pantalon long, une ceinture mais le torse nu. C'est aussi le seul style de lutte Soviet[Quoi ?] qui permet de poursuivre le combat au sol. Les combattants peuvent saisir les pantalons de l'adversaire sans aucune restriction, ce qui est très différent du Judo. Par ce que les saisies au corps sont rendues plus difficiles à cause du torse nu, les combattants de Gulesch sont très habiles et très rapides à la saisie des jambes, à entrelacer les bras et le corps et à lever l'adversaire dans les airs. Ils sont vraiment très forts avec les techniques de Pick-Up. Par ce que les combattants sont autorisés à poursuivre le combat au sol ou de se lever du sol en toute liberté pour poursuivre le combat debout (très différent du Judo), ils ont développé de nombreuses versions et variations techniques de projection à genoux. Leur « marque de fabrique » est de saisir spécifiquement la jambe de l'adversaire et de la lever avec un spectaculaire Pick-Up pour pouvoir le projeter par la suite. Les formes de Te Guruma et de Kuchiki Daoshi sont également très représentatives.
Le Kurijash se pratique un peu comme le Gulesch avec, un pantalon long, une ceinture et le torse nu. Il n'y a pas de combat au sol par contre. Les combattants se distinguent par leurs attaques très explosives au corps à corps. Les compétitions de Kurijash s’effectuent avec le gagnant qui fait face à tous les autres participants et les affrontent jusqu'à ce qu'il n'en reste plus ou qu'il perde. Dans ce cas, le nouveau gagnant fait de même. Le combat débute avec une saisie double à la ceinture, un peu comme en Kurash, mais avec des saisies avant. Leur répertoire technique se concentre surtout sur de formes similaires à Tani Otoshi, Ura Nage, ko Soto Gake ainsi qu'une version unique de saisie de jambes très particulière. Les techniques de projections sacrifices (Sutemi) sont utilisées sans restriction. Une des techniques favorite du Kurijash consiste en un mélange de Tani Otoshi et d’Ura Nage renforcé avec une levée de la jambe appliquée avec une saisie à la ceinture dans le dos. non-orthodoxe et très spectaculaire. Plusieurs Judoka (pour ne pas dire tous) ayant déjà affrontés un combattant de Kurijash et subit se type de technique, n'ont jamais compris ce qui se préparait et se sont retrouvés au sol d'une manière très expéditive.
Ce type de lutte russe traditionnelle possède plusieurs similarités avec son homologue japonais, le Judo. Il existe deux types de pointage en Kurash semblable à l’Ippon (point complet) et Waza Ari (demi-point) de Judo. Les projections doivent être exécutées avec un soulèvement tangible de l'adversaire. Le point est accordé que sur une projection et une chute dynamique. Dès qu'une partie autre que les pieds touche le sol, le match est arrêté (ie. le genou, la hanche, le bras, le coude, etc.). Les techniques de projections sacrifices (Sutemi) sont possibles mais l'attaquant doit s'assurer que son adversaire touche le sol avant lui pour marquer le point. Cet élément de règlement donne lieu à des projections très dynamiques et extrêmement spectaculaires. Certaines versions de Kurash requièrent un type de saisie pré-arrangée d'autres non. Dans le cas des saisies pré-arrangées, le combat débute avec une saisie à une main à la ceinture dans le dos. C'est la saisie primaire et elle ne peut être relâchée. L'autre main demeure active et prend différentes saisies secondaires. Il n'y a donc pas de combat de Kumikata (saisies) comme en Judo. Les combats se font sur une période de 4 minutes. Il n'y a pas de combat au sol (Ne Waza) en Kurash. Une des techniques représentative du Kurash est une forme de Sukui Nage.
C'est donc sur cette trame de fond que s'est bâti le Sambo russe : le Judo du Kodokan, les luttes Slaves (Kourach, Chidaoba, Kures, Gulesch, Kurijash, etc), les clefs de jambes du Jujutsu (Tenjin Shinyo Ryu (en) et Kito Ryu (en)), la Lutte gréco-romaine, la Lutte libre, la Boxe, la Savate, le Muay thaï, le Wushu, le Pencak-Silat, etc. Les innovations importantes ont été apportées au Sambo, ce qui le distingue du Judo. Dans le Sambo Sportif, il n'y a pas de technique d'étranglement (Shime Waza). Ceci vient du fait que l'Union Soviétique est un pays nordique. Avec l'utilisation de gants, de mitaines, de manteaux épais avec de gros collets, l'utilisation de techniques d'étranglement était difficile dans ce contexte. Par contre, certaines de ces techniques subsistent dans sa version militaire. Les techniques de clefs de jambes (Ashi Kansetsu) sont omniprésentes. D'abord par ce que le Kures, le Gulesch et autre types de luttes Slaves comportait déjà un grand nombre de techniques avec l'utilisation des jambes. Ensuite, dans un contexte de frappes, de coups de pieds, les clefs de jambes sont essentielles pour se défendre. Sur le champ de bataille, il est souvent préférable d'empêcher l'ennemi de se déplacer que de l'éliminer. En agissant de la sorte, deux autres soldats devront évacuer le blessé ce qui éliminera du terrain trois combattants plutôt qu’un seul et en lui brisant un genou ou une jambe, l'adversaire ne peut plus poursuivre son avancée. Les pratiquants de Sambo Militaire complémentaient leur apprentissage technique et tactique avec un conditionnement psychologique, de l'aérobie et de la musculation. Dans un sport, il peut être suffisant d'être un combattant technique, mais dans un vrai combat, il vaut mieux être un combattant et un technicien très endurant (mentalement et physiquement). L'escrime a été aussi incluse au Sambo. En effet, comme les Samouraï du Japon ancien avaient parfois à se défendre à mains nues avec leur Jujutsu contre des adversaires armés, les occasions de se retrouver désarmé contre un adversaire armé sont également applicables aujourd'hui.
Le Sambo russe ne comprend pas de système de ceinture ou de grade comme le Judo en comporte. Il existe cependant trois titres distinctifs attribués lors de compétitions d'envergure :
Pendant un certain temps, dans le but de suivre le modèle japonais du Judo, l'ancien système soviétique reconnaissait un système de 11 degrés (Dan) de ceinture noire.
Ces distinctions et ces grades ne représentent en rien, du moins de manière claire et précise, une progression technique au Sambo. En effet, il n'existe aucun syllabus technique concernant l'enseignement de cet art martial. Les ceintures et titres ne sont en fait qu'une sorte de trophée. Elles sont le témoin de l'habileté du combattant à appliquer ses techniques en compétition. La Fédération Internationale Amateur de Sambo (FIAS) a aboli le système de ceintures en 1987.
Source: https://www.sambofrance.com/la-grande-histoire-du-sambo
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